

Après une bonne nuit de sommeil, la deuxième journée a débuté sous un soleil printanier du plus bel effet. Au menu : suite de la présentation des projets pédagogiques intégrant les TICE, avec deux interventions programmées.
La première conférence concernait la valorisation de l’engagement numérique des enseignants et la diffusions des usages présidentiels enrichis et a été présentée par Antoinette Bouziane de l’Université Paris Descartes. Fort de 46 000 étudiants, l’Université Paris Descartes utilise différentes plateformes pédagogiques en fonction des modalités d’enseignements (présentiel enrichi, formation professionnelle à distante). Le dispositif est constitué de 2600 professeurs environ, pour lesquels 1950 sont actifs sur les plateformes pédagogiques. Vu la taille de l’institution, des enseignants relais ont été sélectionnés par leur niveau d’implication et sur la qualité des réalisations pédagogiques sur les plateformes. Ces professeurs ont pour mission de partager les bonnes pratiques d’ingénierie pédagogique avec leurs homologues afin de toucher l’ensemble des professeurs. Une enquête de satisfaction a également été réalisée pour détecter les besoins. Ils se répartissent de la manière suivante : publication de ressources (97%), communication avec les étudiants (58%), évaluation des étudiants (54%). La création de la communauté de professeurs au sein de l’Université va encore plus loin suite à la création de “Carrefours Moodle”. Ces carrefours aboutissent à la création d’un kit pour les professeurs nouvellement arrivants dans l’institution (vitrine de cours, cours bac à sable…). L’ingénieur pédagogique exerce plusieurs missions au sein de ces carrefours : des missions d’organisation des rencontres, la sélection des intervenants avec leur collaboration, l’émergence de nouveaux besoins de formations.
La seconde intervention abordait l’implication de l’ingénieur pédagogique dans un projet FOAD. Jeanine Berthier, de l’Université de Caen Basse Normandie, prenait en exemple la réalisation d’un module de droit d’urbanisme en FOAD, en prenant soin d’identifier les acteurs et leurs missions au sein du projet. Différentes phases jalonnent la mise en place du projet : une première phase d’analyse comprenant la réalisation d’un cahier des charges accompagné d’un budget, puis une phase de conception impliquant fortement l’enseignant dans la mise en place du scénario pédagogique. S’en suit le lancement du projet en termes de planning et de répartition des tâches avant d’amorcer le début de la phase de production. Une fois l’espace de cours créé sur la plateforme pédagogique, une phase dite d’”élaboration du rythme” est initiée. Elle permet de définir dans le temps les interventions des différents acteurs : enseignants, intervenants, étudiants. Cette phase permet également de former les différentes personnes impliquées dans le dispositif. Enfin, la dernière phase permet de proposer des améliorations au dispositif, des outils de sondage des étudiants et des enseignants afin d’obtenir un retour sur leur vécu du dispositif.
La matinée s’est terminée par une table ronde sur les rôles et les missions des ingénieurs pédagogiques, leurs parcours de formation et professionnel, leurs compétences acquises et à acquérir, illustrés par le référentiel de compétences “BAP F Ingénieur en Technologie de la formation” et en parallèle avec le métier de conseiller pédagogique. Il ressort de cette table ronde que malgré des intitulés de postes, des compétences et des parcours hétérogènes, les missions des personnes à des postes d’ingénierie pédagogiques sont très similaires et font face à des problématiques partagées. Au delà des missions et des personnes, les intervenants de cette table ronde s’accordent sur le fait que la réussite d’un dispositif dépend fortement de l’appui politique de l’institution qui souhaite le voir mettre en place. Enfin, une question importante sur la place de la pédagogie dans nos missions a été soulevée. Qu’est-ce qu’un ingénieur pédagogique lorsqu’il n’est pas perçu par l’institution comme un professionnel de la pédagogie ? Comment redéfinir notre identité d’ingénieur ? Comment faire passer nos messages autrement ? Une réponse donnée à cette question recommande d’éluder l’aspect pédagogique de la mission et de s’appuyer sur les outils pour faire revenir la pédagogie par la petite porte. Elle doit rester présente dans toutes les composantes de notre métier, mais ne doit, peut-être, pas être opposée frontalement à une population d’autres professionnels de la pédagogie, les enseignants.
Cette matinée s’est terminée par un buffet durant lequel nous avons pu échanger sur l’avenir de ces journées. Vivement l’année prochaine !